J’habite une maison hantée De la cave jusqu’au grenier C’est incroyable C’est fait de rires aux éclats Et puis de plaintes, quelquefois
Insoutenables Des objets partent sans raison Me visant avec précision Je les évite Il y a des meubles renversés Et des tentures arrachées Des bruits de fuite J’entends pleurer dans les couloirs Claquer des portes et des tiroirs Mais fataliste J’habite une maison hantée Pourtant je n’ai pas appelé Un exorciste
J’habite une maison hantée Que j’aurais du mal à quitter Car hypocrite J’adore au plus profond des nuits
Certains chuchotements et cris Alors j’hésite L’esprit du mal et puis du bien Semblent s’être donné la main Quand ils me pincent Je sens un souffle contre moi Dans le noir s’envolent les draps Et le lit grince Je ne suis plus maître de rien Parfois jusqu’au petit matin L’orage gronde J’habite une maison hantée Mais je n’aimerais en changer Pour rien au monde
J’habite une maison hantée Non par un monstre décharné Ou un fantôme
Mais par un feu follet subtil Qui tient mon coeur au bout d’un fil Et dans ses paumes Un petit génie plein de vie Qui n’a rien, entre nous soit dit D’un ectoplasme Et qui sait au-delà de tout Combler mes rêves les plus fous Et mes fantasmes Je suis envoûté tant et tant Que j’en perds la notion du temps Et de moi-même Aussi pourquoi nous le cacher ? J’habite une maison hantée Par toi qui m’aimes Et moi qui t’aime À m’en damner