La nuit Comme une nappe de velours Plane et s´étire sur les toits Laissant les amoureux pantois Devant la triste mort des jours
Et puis Dans le bruit qui soudain s´élève Au fond des cœurs et des ruelles Elle répand des étincelles Qui montrent le chemin du rêve La nuit Estompe le visage aimé Étouffant rires et sanglots Il ne reste plus que des mots Qu´il faut croire les yeux fermés
La nuit Apporte À ma porte Une sorte D´ennui
La nuit
Favorise bien des amours S´en allant de vie à trépas Et qui ne supporteront pas La naissance d´un nouveau jour Et puis Avec ses recoins solitaires Et ses clartés artificielles Et ses ombres providentielles Qui font de rien tout un mystère La nuit Voit mourir l´éclat de tes yeux Et dans le noir passe le temps Tout comme un aveugle j´attends Des lendemains plus lumineux
La nuit Apporte À ma porte
Sa cohorte D´ennuis
La nuit Dans un étrange et doux linceul Ensevelit le pauvre cœur Qui écoute battre chaque heure Au fond de laquelle il est seul Et puis À tous ceux qui cherchent fortune Dans le bouquet de ses étoiles Le seul trésor qu´elle dévoile N´est jamais plus qu´un clair de lune La nuit Paraît-il, nous porte conseil Moi, je préfère m´enrichir En prenant soin de réfléchir À mes chagrins en plein soleil