Mon bon Seigneur, de mon vivant J´étais valet sonneur de cloches Roupillant la nuit sous les porches A la chapelle des manants
Cristi, j´en ai carillonné Des mortibus plus qu´à bénir Mon Seigneur n´y pourrait suffire ! Jésus m´en aura pardonné Je m´envolais, pendu plus haut Que la statue de saint Christophe Mon froc flottant comme un drapeau Tant que j´en faisais craquer l´étoffe Cristi, j´en ai carillonné Cristi, j´en ai carillonné
Cristi, j´en aurai vu partir Tous seuls dans leur manteau de bois Chacun pour la dernière fois L´instant venu des repentirs Ceux qui furent joyeux lurons Dont la femme était patronnesse Courant de la gueuse au litron
Quand l´épouse écoutait la messe Cristi, j´en aurai vu partir Cristi, j´en aurai vu partir
Cristi, j´en ai carillonné Des malfamés pétris d´orgueil Sans jamais en prendre le deuil Jésus m´en aura pardonné Je les avais vus tout contents Au matin de leurs épousailles Quand j´ai sonné leurs funérailles Je m´en balançais tout autant Cristi, j´en ai carillonné Cristi, j´en ai carillonné
Du premier jusqu´au dernier jour, Toutes les messes de l´année Je les aurai carillonnées
Rompu, brisé plus qu´à mon tour J´ai sonné pour tous les copains Le moment le plus difficile Quand on a la cloche facile On peut toujours gagner son pain
Mon bon Seigneur de mon vivant De mon coeur, j´ai tiré la corde Vous me ferez miséricorde Je suis un peu de vos parents