J’ai connu des Noëls à l’écart de la ville Où l’on partait joyeux des torches à la main C’était avant l’avion, avant l’automobile Et le froid nous mordait par les petits chemins
L’église toute entière illuminée de cierges Tremblait de tous ses murs pendant minuit chrétien Car nous venions nombreux prier la sainte vierge C’était mieux qu’au théâtre et ça ne coûtait rien
Noëls d’autrefois Vous aviez une âme Un je-ne-sais-quoi Noëls d’autrefois
Nous faisions au retour un vrai repas de fête Mon père cuisinait, j’étais le marmiton Ma mère pétrissait de la pâte à galette On embrochait un porc et cinq ou six chapons
Dans la salle où trônait un sapin formidable
Décoré de bougies et de papier d’argent Pour avoir le menton à hauteur de table Des tripotés d’enfants se hissaient sur les bancs
Noëls d’autrefois Vous aviez une âme Un je-ne-sais-quoi Noëls d’autrefois
À présent nous avons des sapins en plastique La neige est fabriquée par un atomiseur La bougie a fait place à l’ampoule électrique La bûche sort tout droit de chez le confiseur Plus besoin de sortir la messe est retransmise Par toutes les radios et la télévision Nous avons Monseigneur en direct de l’église Et quand on a sommeil on tourne le bouton
Noëls d’autrefois Vous aviez une âme Un je-ne-sais-quoi Noëls d’autrefois