Aux fontaines de la cloche M´en allant promener J´ai trouvé l´eau si moche Que je m´en suis allé Il y a longtemps que ces roches
Recueillent de l´eau troublée… Tout n´était que guenilles Et membres frémissants Faux garçons, fausses filles Tristes adolescents Il y a longtemps que tu frimes Jamais je n´ai fait semblant.
J´ai compris que leur mode Leur modus Vivendi Étaient aux antipodes Des amours de jadis. Il y a longtemps que je rôde Amen et De Profundis Les blousons de la haine Cachaient de pauvres cœurs Que Rimbaud et Verlaine Auraient pris comme leurs
Il y a longtemps que je peine Ton cœur n´était qu´un voleur.
La crasse, la déroute Stagnaient sur leur chemin Ils avaient pris la route Triste, sans lendemain Il y a longtemps que je doute Du sort des mains dans les mains. Mais leurs visages d´ange Fleurissaient malgré tout Malgré toute la fange Qui sortait des égouts Il y a longtemps que je range Fausses couleurs et faux goûts…
Croyaient-ils en extase Qu´ils vivaient par Villon
Et que dans cette vase Ils tenaient leur salon. Il y a longtemps que mes phrases N´ont plus cours, et c´est selon Lors je les laissais faire Pensant « ils sont heureux » Chacun son atmosphère La leur faite par eux. Il y a longtemps que j´espère Le temps des vrais amoureux.
Coda
J´ai fui cette fontaine Sans charme, sans attrait, En chantant des poèmes Que nul ne comprenait. Il y a longtemps que je t´aime