Il y des soirs où la banlieue s´annonce Où les boulevards sont loin du grand Paris Où des jardins sauvages pleins de ronces Deviennent asiles de démons et d´esprits.
Il y a des soirs où les loups de barrière Sont des enfants qui se trouvent maudits Leur avenir n´est plus qu´une prière Pour que jamais rien ne soit interdit.
Dans ces quartiers ignorés de Paname Où la tristesse accompagne l´oubli Où la jeunesse a droit d´avoir une âme, La solitude a besoin d´un ami...
Dans ces quartiers où l´on voit des fenêtres Pleurant d´exil sous des manteaux de pluie Où quelques ombres n´osent plus apparaître Pour laisser place à des choses sans vie...
Ces tristes soirs engendrent des jours blêmes Que nul espoir ne saurait éclairer Par le bonheur de dire enfin : "je t´aime"
Avec passion à l´être désiré.
Il y a des jours où les jeunes qui s´ennuient Peuvent tout casser au nom de vérités Dont la meilleure est sans doute leur vie Dans un destin qu´ils n´ont pas mérité.
Il y a des soirs où le silence achète Un peu d´espoir pour un monde enchanté Quand un passant et peut-être, un poète Rêve en ces lieux avec fraternité...
Grise journée, à présent tu commences Il faut grandir dans ce morne horizon Où le printemps éternel de l´enfance Ne fleurit plus à la belle saison Ne chante plus qu´une triste chanson Ne fleurit plus à la belle saison.