Le soleil décline Les palmiers s’inclinent Ah, délivrez-moi De ce jour qui tombe Et va dans sa tombe
Au-delà des bois. Ciel je fais risette A cette Croisette Qui m’ennuie un peu, Des passants en croches Promènent sourds et moches Leurs poches sous les yeux.
L’absence animée Des blanches ramées D’Alsace en hiver Me rend taciturne Dans le soir diurne Qui tourne à l’envers. Les mères s’affolent. Trop hauts en paroles Jouent de vieux enfants
Que la nuit fait naître Changeant tous les êtres En noirs éléphants.
Est-il détestable Debout sur la table Ce triste bouquet Qui nous fait l’aumône De trois anémones Souriantes à quai. Le jour dodeline Le ciel mousseline Tout empli de sel Donne la cravache Au soleil que cache Un peu d’Estérel.
Les vieilles décollent, Dans le vent s’envolent Manteaux de vison, Le Suquet s’embrase Une heure d’extase Est faite à façons. La nuit s’organise Les choses permises Vont au bout du nez L’ombre qui s’annonce Cache roses et ronces Aux jardins fanés.
C’est fini, la foule Se couche comme les poules A six heures et quart,
Tous ont mis les voiles, La première étoile Sort de son placard, Bonsoir habitude, Dans la solitude Qui s’installe alors Je vais, je dénombre L’amour dont une ombre A soudain pris corps.