Dans les fêtes de village La musique faisait rage Il m´en souvient encor J´allais en espadrilles Danser avec les filles
Dans un joli décor Parfois sous la tonnelle J´entraînais une belle Dans l´ombre de la nuit En lui disant : « Petite Viens près de moi bien vite Ce soir tout est permis. »
Un jour au clair de lune Je file avec une brune À l´écart du p´tit bal Elle était bien charmante Mais elle était tremblante Après tout c´est normal Dans la douce atmosphère Je m´écriais sincère « Chérie veux-tu de moi ? » Elle dit : « J´ai peur d´être mère
Je suis la fille du maire Qui joue d´la flûte là-bas. »
Je m´approche de l´orchestre En fuyant comme la peste Des amis importuns Comme ma passion est grande Vite je fais ma demande Au maire musicien Il m´invite dans sa hutte Et me montrant sa flûte Me dit d´un air gourmand « Je vous veux bien pour gendre Mais avant faut apprendre À jouer d´cet instrument. »
Et depuis je m´entraîne Chaque jour avec peine
Sans jamais parvenir À jouer de la p´tite flûte Car mes doigts se culbutent Ratant leur champ de tir Et puis les années passent La flûte du maire m´agace Et sa fillette aussi A présent très honnête Je joue d´la clarinette À mon épouse Flossie.
Dans les fêtes de village Du temps de mon jeune âge Il m´en souvient encor Y avait la fille du maire Qu´avait peur d´être mère Et défendait son corps Adieu fille, maire et flûte
Vous fîtes ce que vous pûtes Pour m´apprendre l´instrument Mais moi ma Flossinette Avec ma clarinette, Je l´ai rendue maman. Et je suis resté son amant !