Monsieur le Procureur, je regrette de n´avoir à vous offrir que ma tête, Oh ! ...Silence ou je fais évacuer la salle
Landru, Landru, Landru, vilain barbu Tu fais peur aux enfants Tu séduis les mamans Landru, Landru, ton crâne et ton poil dru Ont fait tomber bien plus d´un prix d´vertu C´était, je crois, en mill´ neuf cent vingt-trois Que ton procès eut le succès qu´l´on sait Landru, Landru, dommage qu´elles t´aient cru Tout´s cell´s qui sous ton toit Brûlèr´nt pour toi
Tu leur parlais si bien lorsque tu leur disais Venez ma douce amie, allons vite à Gambais J´ai une petite villa, rien que monter descendre Hélas elles montaient et descendaient en cendres
Landru, Landru, de quel bois te chauffes-tu Ton four fait d´la fumée Sous la verte ramée Landru, Landru, un ramoneur est v´nu Il a dans ta ch´minée trouvé un nez Calciné Pendant l´verdict, pas un mot, pas un tic Énigmatique, tu restas hiératique Landru, Landru en jaquette en bottines Y a un´ veuve qui t´a eu, La Guillotine
Landru, Landru, on prétend qu´on t´a vu En bon p´tit grand-père Vivant à Buenos-Aires La barbe rasée et la moustache frisée Plus rien de l´homme d´alors, C´est ça la mort
Disons, tout d´suite, qu´en mill´ neuf cent vingt-huit Ce genre d´histoire était facile à croire
Landru, Landru, tout passe avec le temps A présent, tu n´fais plus peur aux enfants Mais tu séduis pourtant bien des grand´mamans Et d´Plougastel à Tarhes Elles rêvent de ta barbe Et de son poil dru, vieux Landru.