Dans une maison vide Madame compte ses rides Devant sa vieille psyché Mais on frappe à la porte Entre la bonne morte
On lui dit approchez Toutes les deux s’approchent Et se font des reproches De maisons mal tenues Madame est en chemise La chose est bien permise Puis elle est toute nue J´aime le centre Pompidou
Elle part en voyage Pour oublier son âge On les a vu passer Pas dans toutes devantures Dans une vieille voiture Le regard courroucé Parfois un incendie Dans le ciel irradie Son manteau rouge et noir
Alors des gens illustres L´invitent sous un lustre D´où l´on ne peut rien voir J´aime le centre pompidou
Dans une auberge infâme Elle rencontre une femme Qui dit tout m´appartient Avant j´étais la bonne Maintenant je suis patronne J´étais l´amie du chien Quittons vite la place Nous avons peur des glaces Que dites vous ami Cette auberge est maudite L´autre dit eh ben dites Cela m´est bien permis J´aime le centre Pompidou
La vieille vagabonde Sans perdre uns seconde Grimpe dans son phaeton Démarre à grande vitesse Sous les yeux de l’hôtesse Et de trois marmitons Direction indécise Francfort ou bien Venise Ne pas trop présager On ne peut se permettre Que peu de kilomètres Quand on est très âgé J´aime le centre Pompidou
Soudain elle s´arrête Tout en haut d´une crête Qui donne sur un couvent
Alors la visiteuse Fait dans cette chartreuse Une halte en buvant Une tisane d´avoine Offerte par les moines Ça la requinque un peu Elle s´endort près du poêle Et part quand les étoiles S´effacent dans les cieux J´aime le centre pompidou
Au bout de la randonnée Qui dure plus d´une année Elle revient en cargo Du fond des Baléares Bercée par les guitares Dont joue des hidalgos Elle retrouve sa cuisine
Son horrible voisine Sa vie et sa maison Apprend que sa sœur cadette A réglé toutes ses dettes Et n´est plus en prison J´aime le centre pompidou
Cette nouvelle l´enchante Au piano elle chante Des romances d´espoir Qu´elle est cette jeune fille Dit elle entre deux trilles Au fond de ce miroir Dieu c´est moi Et ces lèvres qui sont travaille d´orfèvre Sont du meilleur profit Pas besoin de lait d’ânesse Pour retrouver jeunesse