Il était couvert de dettes De la tête aux pieds Chez lui venaient faire la quête Tous ses créanciers. Et pour fuir ces personnages
Qui le torturaient Un jour sans faire de tapage Il partit pour la forêt Au pied d´un arbre il s´endormit Et pendant qu´il rêvait Un oiseau tout en haut de lui Sur une branche lui chantait :
Paye tes dettes, paye tes dettes une, deux Paye tes dettes, paye tes dettes mon vieux Paye tes dettes, paye tes dettes C´est mieux Ou sans ça Ça n´ira pas. Il se dit dans son sommeil C´est la voix d´ma conscience Qui m´poursuit, qui me surveille Je vais à mon réveil
Rembourser tous ces amis Qui m´ont fait confiance Non plus jamais je me l´dis Je n´veux de crédit Paye tes dettes, paye tes dettes disait Paye tes dettes, paye tes dettes l´oiseau Paye tes dettes, paye tes dettes Allez ! Il y fut, fut tout de go.
Quel souv´nir quelle belle journée Quand il régla tout (tout !) C´qu´il devait d´puis des années Jusqu´au dernier sou Il s´défit même de sa ch´mise On peut s´passer d´ça !… Dans les bois soufflait la brise Tout joyeux il y r´tourna
Sous le même arbre il s´étendit Alors le même oiseau Vint s´poser là tout près de lui En répétant d´un air idiot :
Paye tes dettes, paye tes dettes une, deux Paye tes dettes, paye tes dettes mon vieux Paye tes dettes, paye tes dettes C´est mieux Ou sans ça Ça n´ira pas. Dans l´instant même il comprit Que la voix d´sa conscience N´était autre qu´un volatile Absurde et obstiné Qui répétait le même cri Depuis sa naissance Sans savoir ce qu´il disait
Quelle destinée Paye tes dettes, paye tes dettes disait Paye tes dettes, paye tes dettes l´oiseau Paye tes dettes, paye tes dettes Assez ! Ou je vais te fracasser.
Parlé
Et c´est ce qu´il fit, À l´oiseau, le cou il tordit Et le lendemain dans tous les magasins Et auprès de tous ses copains… Il fit des dettes, fit des dettes une, deux Il fit des dettes Ah ! C´est mieux Puis un soir devenu vieux