Amoureux d´une cousine Qui pouvait avoir vingt ans, Je vivais, on le devine, Haletant, (Ah ! le temps, le printemps, inquiétant, excitant)
On se couchait sur la plage, C´était pas encore l´été, On avait l´air d´être sage, En vérité on l´était, Quel état que l´été met en moi, quel émoi, Et quel mois de Mai !…
Pigeon vole, Le ciel vole, Chapeau vole Et vole aussi mon cœur Plein de bonheur Cheveu vole Herbe vole Dindon vole Et vole mon regard Vers tes yeux noirs Ah ! Quel vent du nord
Qu´il fait bon dehors Qu´il fait beau et doux Près de vous Rentrons vite Ma petite Car j´ai peur à l´horizon De voir s´envoler la maison.
Nous voici dans la chambrette, Demoiselle et grand garçon, Célébrons notre amourette, Célébrons le moment sans maman, sans la bonne, sans personne. Bonjour l´ange de ma vie, La Ninette et le Toutou, Bonjour ma petite amie, Ma Lili et ma Loulou, Ma Nini, ma Nounou, mon amie, ma chérie,
Mon rien et mon tout.
Pigeon vole, Le lit vole, Chemise vole Tout tourne et vole autour De notre amour.
Baisers volent, Jambes volent, Les mains volent Volent de beaux trésors Trésors en or. Ah ! Quelle émotion ! Ah ! Quelle passion ! Ah ! Quelle vigueur ! Quelle douceur… Il faut vite,
Ma petite, Prévenir Monsieur le Curé, Avant qu´il ne soit envolé.
Mais hélas les beaux ménages Se fâchent toujours, c´est curieux, Tout à l´heure, sur la plage, Un monsieur, Un monsieur un peu vieux, l´air vicieux, t´a dit « Viens », tiens, tiens, tiens, Pour cette raison suprême Sans émoi, je suis parti. Alors tu m´as dit « Je t´aime » J´ai répondu « C´est fini ». Je m´en vais loin d´ici, loin de toi, sans souci, Sous un autre toit.
Pigeon vole,
Larmes volent, Chagrin vole. Je vais te mettre au pli. Tu me supplies, Tu murmures, Tu me jures, Imposture. Le petit vieux d´la mer C´est ton grand-père… Je suis bon et doux, Je pardonne tout, Reviens dans mes bras, Parle-moi. La rue vole, Tout s´affole, Tout chante, danse et sourit, Pigeon vole et vive la vie !