Je n’ai aucun livre de cuisine Ne sais aucune recette C’est pas mon truc, moi, la gamine Qui joue à la dînette Le seul livre que je dévore
Que je connais par corps Que je sais sur le bout des doigts C’est le kamasoutra
Je suis une gastronome, une croqueuse d’hommes
Je fais du sauté de gaillards Sur lit de satin noir Et des chauds-froids de sensations En simples suggestions Quand je croise un Chilien, je fais Du chili con carne Et du premier Julien qui traîne Je fais une julienne
Je suis une gastronome, une croqueuse d’hommes
Je me mitonne sans préférence
Des requins d’la finance Des chauds lapins, des p’tits agneaux Et bien sûr des cœurs d’artichaut Des pigeons que mon corps capture Aux avocats bien mûrs Tous les goûts sont dans ma nature Au rayon « démesure »
Je suis une gastronome, une croqueuse d’hommes
Je ne sers ni salade, ni flan En accompagnement Et les jours où je n’ai rien de mieux Je mets mes potes au feu
Je suis une gastronome, une croqueuse d’hommes
J’évite les tueurs aux pruneaux
Et les foies gras de poivrots Les gros boudins, les tournedos Les thons et les maquereaux Sinon tous passent à la casserole Et à poil, j’en raffole Je savoure mes nuits qui mijotent Sous le drap en papillote