Dans la rue elle sort le matin Avec elle dans son sac à main Elle emporte ses joies, ses espoirs Ses diplômes et les cours du soir Qui souvent l´accaparent
Les hommes au regard insistant L´évaluent horizontalement Elle se demande à quoi ça sert De vivre de façon sévère Sans trop se distraire
La sagesse est envahissante Quand on est belle, intelligente.
Elle rêve d´amour et de plaisir Par sentiment non par désir Elle croyait être dans la vie Aimée autant pour ce qu´elle dit Que parce qu´elle est jolie.
La sagesse est envahissante Quand on est belle, intelligente.
Elle voudrait tant nous faire comprendre Qu´elle aimerait plus souvent entendre Des paroles sans écho lubrique Alimentant des dialectiques Rutilantes de métaphysique Elle fuit les interlocuteurs Qui l´obligent par leur ton voyeur A faire que ses jambes tout le temps Soient croisées convenablement.
En fait elle est un peu flattée Que l´on admire sa beauté Mais elle craint d´entrer dans la bande Des filles qui s´offrent à la demande Et que l´on recommande
Car certaines femmes seraient touchées
Si nous faisions mine d´arrêter De chercher des mots éloquents Dans le seul but trop évident D´être Don Juan
C´est peut-être le moyen fatal D´abolir, enfin et sans mal La méfiance toujours très gênante Envers nous... des belles intelligentes.