Regarde là, ma ville. Elle s´appelle Bidon, Bidon, Bidon, Bidonville. Vivre là-dedans, c´est coton. Les filles qui ont la peau douce
La vendent pour manger. Dans les chambres, l´herbe pousse. Pour y dormir, faut se pousser. Les gosses jouent, mais le ballon, C´est une boîte de sardines, Bidon.
Donne-moi ta main, camarade, Toi qui viens d´un pays Où les hommes sont beaux. Donne-moi ta main, camarade. J´ai cinq doigts, moi aussi. On peut se croire égaux.
Regarde là, ma ville. Elle s´appelle Bidon, Bidon, Bidon, Bidonville. Me tailler d´ici, à quoi bon ? Pourquoi veux-tu que je me perde
Dans tes cités ? A quoi ça sert ? Je verrais toujours de la merde, Même dans le bleu de la mer. Je dormirais sur des millions, Je reverrais toujours, toujours Bidon.
Donne-moi ta main, camarade, Toi qui viens d´un pays Où les hommes sont beaux. Donne-moi ta main, camarade. J´ai cinq doigts, moi aussi. On peut se croire égaux.
Serre-moi la main, camarade. Je te dis : "Au revoir". Je te dis : "A bientôt". Bientôt, bientôt, On pourra se parler, camarade.
Bientôt, bientôt, On pourra s´embrasser, camarade. Bientôt, bientôt, Les oiseaux, les jardins, les cascades. Bientôt, bientôt, Le soleil dansera, camarade. Bientôt, bientôt, Je t´attends, je t´attends, camarade.