Autour d´elle frissonne Le palais ténébreux Comme un aigle au coucou Othello tient à elle Caresser son cou frêle Avec un soin jaloux
Desdémona, Desdémona Othello vient, Othello va
La blanche Desdémone Brosse ses blonds cheveux Elle prie la Madone: " Ouvrez lui donc les yeux !..." Elle ne comprend pas Que celui qu´elle adore Veuille sa mort, ce Maure Dont elle guette le pas
Desdémona, Desdémona Othello vient, Othello va
La blanche Desdémone Prie pour son homme noir : " Faites enfin qu´il raisonne..." Résonne le couloir " J´ai peur mon Dieu, c´est lui !" Mais non, plus rien ne bouge Toute pâle et si douce Elle s´étend sur le lit
Desdémona, Desdémona Othello vient, Othello va
S´endort la pauvre femme Éclairée d´un flambeau
Brusquement crie la flamme Apparaît Othello À son flanc resplendit Le poignard d´émeraude Avant que luise l´aube Il en aura fini
Desdémona, Desdémona Othello vient, Othello va
Il étreint la déesse: " Démone ! lève toi Que voulez vous, mon prince ? T´étouffer de ces doigts Mais que vous ai je fait Othello, je vous aime ! Ne me mens plus, putaine ! Cesse de blasphémer
De ton stupre, supplice, Je connais les exploits Dieu pardonne tes vices Avant que je te broie C´est faux ! Pour vous chérir J´ai vécu sans mensonge... Ce poison qui vous ronge, Je vais vous en guérir
Tu me trompes, vipère ! Je sais tout, je t´ai dit ! " Alors Othello serre... Desdémone périt
Desdémona, Desdémona Othello vint et tu t´en vas
Le meutre est découvert Le criminel s´explique " Elle était angélique ! Tu l´as tuée, pervers Tu n´aimais que la mort Tout le reste est prétexte Tu n´aimais que ta peste À travers d´autres corps !
Puisque j´étais l´enfer, je vais faire le vide..." Devant tous, en plein bide Il enfonce son fer
Serpent de sang en sort " Desdémone, ma neige... Ma brûlure, ma braise Baiser...Baiser, encore..."