Qu´il est loin mon pays, qu´il est loin Parfois au fond de moi se raniment L´eau verte du canal du Midi Et la brique rouge des Minimes Ô mon païs, ô Toulouse...
Je reprends l´avenue vers l´école Mon cartable est bourré de coups de poing Ici, si tu cognes tu gagnes Ici, même les mémés aiment la castagne Ô mon païs, ô Toulouse...
Un torrent de cailloux roule dans ton accent Ta violence bouillonne jusque dans tes violettes On se traite de con à peine qu´on se traite Il y a de l´orage dans l´air et pourtant L´église Saint Sernin illumine le soir D´une fleur de corail que le soleil arrose C´est peut être pour ça malgré ton rouge et noir C´est peut être pour ça qu´on te dit ville rose Je revois ton pavé ô ma cité gasconne Ton trottoir éventré sur les tuyaux du gaz
Est ce l´Espagne en toi qui pousse un peu sa corne Ou serait ce dans tes tripes une bulle de jazz ? Voici le Capitole, j´y arrête mes pas Les ténors enrhumés tremblaient sous leurs ventouses J´entends encore l´écho de la voix de papa C´était en ce temps là mon seul chanteur de blues
Aujourd´hui tes buildings grimpent haut À Blagnac tes avions ronflent gros Si l´un me ramène sur cette ville Pourrai je encore y revoir ma pincée de tuiles Ô mon païs, ô Toulouse, ô Toulouse...