Comme chaque année, dans ce petit village près de la Nouvelle-Orléans, la fête commença par un office... religieux
Seigneur, ô Seigneur, vous en souvenez-vous ?
Dans ce village en Louisiane Sur trois cents pauvre âmes Nous étions quelques-uns À être musiciens Seigneur, ô Seigneur, vous en souvenez-vous ? Nous avions fort à faire En toute circonstance Mais pour l´anniversaire De notre indépendance Nous avions à passer Une dure journée Oh oh hé alleluia Alléluia !
Ça commençait le matin Par un office à la mission Pour les bons paroissiens Nous chantions des cantiques et des oraisons
(Alléluia !) Ça n´en finissait jamais De chanter des alléluias Ça durait, durait, durait Et nous chantions, chantions à perdre la voix (Alléluia !) Alléluia, alléluia, ah ah ah
"Allé, alléluia !" reprenait la foule En désertant le temple du Seigneur "Allé, allé, alléluia, luia !" reprenait la foule Ah, qu´il fait bon, il fait bon chanter en chœur !
Sans avoir eu le temps d´ boire un verre À la santé de ce bon vieux pasteur Qui nous avait tenu des heures entières
À glorifier la parole du Seigneur Et à chanter comme des mercenaires Pour célébrer la joie et le bonheur Nous repartions planter notre bannière Au beau milieu des enfants chargés de fleurs
"Allé, alléluia !" reprenait la foule "Honneur et gloire à notre gouverneur !" "Allé, allé, alléluia, luia !" reprenait la foule "Allons donner une aubade au gouverneur" Et nous voilà reprenant notre souffle Dans la chaleur, sous un soleil de plomb Pour honorer ce monsieur en pantoufles Qui saluait bien au frais sur son balcon
"Allé, alléluia !" reprenait la foule "Partons au bord du vieux Mississippi!"
"Allé, allé, alléluia ! Il est si beau quand il coule Partons en chœur y passer l´après-midi" Et sans avoir le temps de boire un verre Dans la chaleur, sous un soleil de plomb Nous revoilà soufflant dans la poussière Escortés par toute la population
"Allé, alléluia !" reprenait la foule Qui nous montrait le chemin du retour "Allé, allé, alléluia, luia !" reprenait la foule "Allons au bal danser jusqu´au petit jour" Et pour finir ce douloureux calvaire Nous revoilà plantés sous les lampions Nous étions là et pour la nuit entière À regarder tourner les jolis jupons