Elle était née loin des villages Fille du vent et des moissons Rouge de fleurs à son corsage Riche de ciel et de chansons Seule avec l´ombre des nuages
Elle se croyait libre à jamais Mais le vent la suivait
Il la suivait comme un amant Le vent La caressait Dans le printemps Le vent Il s´endormait Dans ses cheveux Et lui parlait en amoureux
Rêve, rêve Le vent se lève Marche, marche Le vent se cache
Elle disait pourtant toujours
"Vienne le temps de mes amours" Mais il chantait, chantait, chantait Le vent
Pour la saint Jean des épousailles Elle s´éprit d´un amoureux Une main dure plia sa taille Un doux baiser ferma ses yeux Par les sentiers et les broussailles Il l´emporta dans les genêts Mais quelqu´un les suivait
Il était là Près des lilas Le vent Il écoutait Il se taisait Le vent
Le gars serrait ses bras offerts La fille parlait à cœur ouvert "J´aime À perdre haleine J´aime Dis-le toi-même"
Et tous les deux disaient toujours "Vive le temps de nos amours" Mais il pleurait, pleurait, pleurait Le vent
Puis il siffla dans sa colère Tant et si fort sur les moissons Qu´il fallut bien porter en terre Le moissonneur et sa chanson Son amoureuse et deux prières
Au pays noir l´accompagnaient Dans le vent qui chantait
Il arrachait Les fleurs des champs Le vent Il en faisait Des bouquets blancs Le vent
Dans son grand rire il emportait Le chant des cloches qui pleuraient Sonnent, sonnent Voici l´automne Sonnent, sonnent Et plus personne
La fille marchait, marchait toujours
Pleure son cœur et son amour Mais il riait, riait, riait Le vent, le vent, le vent, le vent...