Le soir quand il est tard, dit qu´elle veut plus me voir Qu´elle m´laisse seul dans mon froc le poignet désespoir Qu´elle m´laisse comme un crevard qui sait même plus crever
Moi j´ai beau aboyer comme un loup mal luné Qui serait passé du loup au p´tit clébard dressé
Ouais vas-y retiens moi, un jour j´vais la frapper Quand elle me fait ramper, comme un chien à ses pieds, Quand elle me fait pleurer, j´sais qu´ça la fait mouiller J´sais qu´ça la fait trinquer à foutre des dérouillées, Sur à tous les piliers de tous les bars clandés Qu´on dirait un tonneau qui sait même plus rouler, Quand elle dit qu´elle veut s´battre puis qu´elle s´met à chialer Elle elle met pas d´tissus sur sa gueule pour s´cacher
Non elle elle a pas b´soin de voiler la vérité Quand elle me fait cocu, qu´elle m´dit m´fait pas chier Elle elle a juste besoin d´sentir son cœur brûler Elle couche avec les filles, avec tout c´qu´on peut p´loter Elle couche avec les mecs autant qu´ça peut s´tirer Elle couche sûr avec toutes les brebis égarées Elle elle pourrait baiser l´univers tout entier Elle dit qu´elle croit en rien, qu´les verres sur les comptoirs Qu´elle elle a pas d´destin que de sortir le soir, D´aller trainer la nuit, d´aller trainer les bars, Quand elle fait peine à voir, ouais ressers lui à boire
Ouais y´a son cœur qui bat, quand elle est trop bourrée, Qu´elle te prend par le bras juste pour aller danser, Elle a les yeux d´un roi, la reine des écorchées
Elle est mon p´tit vin blanc, elle chante les partisans, Même quand elle a trop bu Elle est pas d´celles qu´on vend Quelque soit le billet elle, on peut pas l´acheter
Germaine!
Elle a sur son épaule tatoué "liberté" Quand elle se torche à la gnole tu la verrais s´marrer
Elle est tout ce que leur fric pourra jamais s´payer
Germaine!
C´est la fureur de vivre, c´est la fureur d´aimer, Comme une envie d´mourir juste pour exister, Comme une envie d´frapper, comme une envie d´violer
La Germaine!
Elle veut pas d´mot d´amour, elle veut juste un p´tit jour Qu´on l´enlève au matin d´la laideur des faubourgs Qu´on l´enlève à la vie des destins mal écrits
Dans les bras des couches-tard, le regard urinoir, Qui pisse son désespoir sur tous les comptoirs Elle elle veut pas parler, elle elle veut juste baiser Ouais tu verrais sa bouche, comme une bouche de tro-mé, Qui parle comme de la merde, ouais juste pour te faire chier, Qui dit qu´t´en a dans l´froc autant qu´un lévrier, Qu´elle enquille les whisky, ouais putain laisse tomber Quand le fond des pupilles pue l´alcool à plein nez, Quand elle me met des baffes aux milieux des troquets,
Qu´elle vient m´insulter juste pour me voir prier J´dois vraiment être tarré, j´dois vraiment être cinglé Quand moi j´en finis pas toujours d´en redemander Elle a le cœur féminisme à la façon grand-mère, Celle qui tenait les hommes qui partaient à la guerre Elle est pas toutes ces connes qui trainent sur les réseaux Non elle fait pas la pute à la foire pour blaireaux C´est pas le capitalisme, les strings dans les cerveaux C´est plutôt le communisme des frangins du pogo Elle a le regard triste des horizons sanglots Elle a la croix des christs tatoués sur la peau Y´a marqué mort aux cons, y´a marqué mort aux rois,
Y´a marqué mort à dieu et puis mort aux bourgeois, Y´a marqué gloire à ceux qui pourraient la violer, Viens voir au fond des chiottes ouais si tu veux tenter Comme une envie d´frapper, comme une envie d´tuer, Comme une envie d´mourir, comme une envie d´aimer, Des rasoirs aux poignets juste pour dessiner, Comme une envie d´se jeter face à l´éternité Elle dit qu´elle veut s´barrer comme une bouche de tro-mé, Elle dit qu´elle veut s´flinguer, comme une envie de pisser, Elle dit qu´elle veut mourrir, elle dit qu´elle veut, elle dit qu´elle veut crever!
Elle est garçon pigalle, elle est garçon boucher, Elle est née germinal, elle est née bérurier Elle est l´anti-sociale de mes nuits torturées Elle est comme une étoile, ouais qui serait mal lunée Quand elle roule des gros joints dans tous les bars clandés, Comme une tristesse au poing, garde le poing levé Elle a pas de religion, que celles des thénardiers, Celle des sans pognons, des générosités Oh c´est pas qu´des putains qui ont la chatte bon marché
Elle elle a les destins du combat du guerrier De ceux là qui ont rien que leur cœur à donner De ceux là qui ont rien que leur cœur à s´aimer Elle est des camarades, elle est des cœurs sacrés Quand les autres tombent en rade, elle continue d´rouler Elle est comme un drapeau, comme si t´avais planté, Au milieu du bistrot la statue liberté