Elle a le sourire d´un enfant et le regard d´une hirondelle, Qui serait tombée dans un tonneau deux jours sur trois. Faut que je la ramasse, gueule dans les chiottes,
Elle me dit : "Fous-moi la paix, je t´emmerde, laisse-moi vomir ce monde qui n´est pas fait pour moi."
Elle allume jamais son portable, Que quand elle découche, ma comète, Pour aller bringuer dans des cieux, où je suis pas. Moi, ça me rend dingue, je veux juste savoir si tout va bien. Elle me dit : "Va chier, j´suis pas ta gosse, j´ai pas besoin de père, je déteste ça."
Elle a la droite qui part plus vite, qu´un renard sous amphétamine. Elle a le marginal dans la peau, même plus que moi. Elle s´en branle de tous les conforts,
Puis surtout de tous les conformismes. C´est pas peu dire, à côté d´elle, moi, j´suis bourgeois.
La révolution, elle, elle dit : "C´est pour les moutons, laisse tomber. La vie, c´est pas la société, pas ce monde-là." Quand elle parle, c´est de la poésie, des PMU, des révoltés, C´est la plus belle du monde, tu sais, ma meuf à moi.
NANA Elle est anti-mec, anti-meuf, Anti toutes les communautés, ma meuf à moi. NANA Non, il faut pas qu´elle croise un keuf, elle peut pas blairer l´autorité, elle est comme moi.
NANA Elle dit : "J´emmerde la société, elle dit, "plutôt crever que de finir bourgeois." NANA C´est tatoué sur son poignet : "Mourir ou bien collaborer, y´a qu´un seul choix. Entre la peste, le choléra, la mort aux rats..."
Elle a pas eu la vie facile, Née dans la rue, chez les bandits. Che Guevara au fond du string, t´imagines pas. C´est peu dire qu´elle est pas docile, Mais ça l´empêche pas, toutes les nuits, De ramener chez moi l´arche de Noé du bar-tabac. Y´a des petits woks, des petits hip-hop, Y´a toute une ribambelle de cons. Ça la fait rire quand je les appelle, les pousses de la révolution.
Ceux qui ont plus de sponsors dans l´cul, Qu´un maillot de foot, qu´une Formule 1. Toute cette jeunesse qui vend son cul, pour du pognon.
Elle écoute que du Barbara, Du Brassens sur son poste-radio, qui date de quand y´avait pas de téléphone, tu vois. Elle dit : "Ça sert à rien tout ça, Dans cette époque, y´a que des blaireaux. La planète Terre a viré Babylone, tu vois. Les chats confondent lit et litière." J´peux même pas y aller au coup d´latte, Tous égo´ sur la planète Terre, ouais laisse tomber. Un jour ou l´autre, c´est sûr, y´en a un qui va finir par la fenêtre, pour voir un peu vers la gouttière, si j´y étais.
J´ai même pas le droit de mettre une branlée à mon clébard, sinon je me prends une droite directe, faut pas toucher aux animaux. Même quand il m´aboie dans la gueule ou qu´il grogne quand je rentre dans le lit, Laisse tomber, tout ça va se finir au chalumeau.
Ma NANA, elle dit : "Tous égo´ sur la Terre, C´est l´arrivée qui compte, Pas d´où l´on vient, tocard."
NANA, Berceau d´argent, Berceau de pierre, Dans cette putain d´boîte crânienne, on est tous dollars. NANA,
Leur roi, dollar, ouais nique sa mère, Jamais vu de coffre-fort, qui suive des corbillards.
NANA, Gamine des rues, fille des gouttières, Berceau dans le caniveau, étoile dans un trou noir. Toi, t´as la Voie lactée qui brille dans ton regard. Toi, t´as la Voie lactée qui brille dans ton regard.
Milieu de la nuit, faut qu´on cause. Elle me dit qu´elle veut faire un enfant, Puis elle s´met à pisser des yeux, a perdre les eaux. Je la prends dans mes bras, comme un chêne,
Comme sa branche, au petit rossignol, Faut les protéger des orages, les petits moineaux. Quand elle sait qu´elle a abusé, Que ma gueule d´ours change de planète, Elle me fait les yeux d´un Aristochat, d´une chouette. Puis, pour se faire pardonner, elle se radine dans le plumard, koala, Pour ronronner, avant de ronfler, comme une belette.
NANA, Un jour Barbie, un jour Tchéky, Tu verrais ta coupe au réveil, T´y croirais pas. NANA, Toi, t´es bien la seule du pays,
Quand t´as trois coups dans l´nez, Qui peut me traiter de bourgeois. NANA, Un tiers Poutine, un tiers Candy, puis un tiers Trump, Quand elle a trop piché, tu vois. NANA, Heureusement qu´elle a pas de zizi, Elle vire Bruce Lee quand elle taquine trop la vodka. NANA, On la fera, notre démocratie, Qu´avec des poules, des chèvres naines, des koalas. NANA, On se le construira, notre pays, À coups de pelle d´amour dans le gosier, oui, toi et moi.
NANA, Elle a tatoué anarchie, Dans chaque nervure de son cerveau, Cœur hors-la-loi. NANA, Ouais, c´est sûr que toi, t´es ma vie, Gamine des rues, qu´un jour j´avais prise sous mon bras. NANA, 24/24, Tu sens la piche, T´as du vin rouge à la place du sang, c´est pour ça. NANA, T´es qu´un diable au regard de biche. Tu joues les durs, Mais toi, t´as un cœur gros comme ça. NANA, 24/24, Tu sens la piche, T´as du vin rouge à la place du sang, c´est pour ça. Qu´au bistrot, on l´appelle Pichette, ma meuf à moi. Qu´au bistrot, on t´appelle Pichette, ma meuf à moi. Ma meuf, c´est plus qu´une meuf, Ouais, c´est ma meuf à moi.