Les gavroches, les poulbots,
Les titis parigots
Qui jouent à Montmartre, à Belville
N’ont pas changé de style
Du tout

Ils portent des casquettes
Ils tirent toutes les sonnettes
Et envoient à perpette
Les mecs qui les embêtent
Ils n´ se cassent pas la tête
Pour plaire à une nénette
Ils ont pas b´soin d´ minette
Pour faire leurs galipettes

Les gavroches, les poulbots,
Les titis parigots
Qui jouent à Montmartre, à Belville
N’ont pas changé de style
Du tout

Ils sont hauts comme trois pommes
Et mâchent du chewing-gum

Mais ce sont des p´tits hommes
Qui grandissent sans personne
Dans les rues monotones
Quelquefois ils s’étonnent
Lorsqu’ils voient en automne
Les feuilles qui tourbillonnent

Un jour qu´ils prennent de l’âge
Et pensent au mariage
Alors c’est l’abordage
Des filles du voisinage
Ils se mettent en ménage
Sans dot, sans héritage
Et sans faire de voyage
De noces au bord du Tage

Les gavroches, les poulbots,
Les titis parigots

Qui jouent à Montmartre, à Belville
N’ont pas changé de style
Du tout