Minuit passé, j´suis dépassé, les keufs font leur tournée, les minots dorment Mais j´reste hypnotisé à m´abrutir devant des chaînes télé
Quand je sens la merde, j´suis pas déçu d´savoir qu´la haine est inodore J´suis devenu insomniaque à force d´attendre que le sommeil vienne m´aider Deux heures plus tard en apnée, j´me noie dans un monde dark, mais Adapté aux shtars, à croire que mon quartier a de l´acné Ici, les putes s´entassent toutes comme des keufs en planque dans un camtar Nager entre les blattes et les termites, ça m´fout l´cafard J´sais pas quoi faire sans somnifère les yeux mé-fer en demi-sphère Mais faut s´y faire quand on snif l´air de c´t´hémisphère, moi, j´vois l´vice faire Tout l´monde s´y perd après six verres On s´fait la guerre, j´apprécie guère
De voir que mes potes n´aiment retrouver l´sommeil que sur des civières Si j´verse le vice dans mes vers C´est que ma ville inverse le son que je vise dans mes veines Je saigne et crise de voir que tout s´brise pour du pèze Évite la haine car elle est vite acquise sous l´emprise de la seize Pendant que les minots dorment, on vit le jour la nuit J´vis plus au jour le jour, car dans cette rue s´est éteint mon esprit Ceux qui ouvrent trop leur bouche au fil du temps deviennent très sages En scred, ceux qui squattent la télé aux heures tardives Deviennent très chasse très pêche
Tu vois l´époque, vas-y parle pas d´avenir D´abord tu fais le mur et à la fin, tu finis par les t´nir Je sais qu´les cours, ça t´soule, j´donne pas d´leçons juste des conseils Car j´pense à toi quand j´vois mes cahiers d´cours Cachés sous une couche de poussière
Les nuits blanches s´accumulent car mon sommeil d´vient pour moi une phobie Le soir, j´entends le son du verre qui s´casse et des instants d´folie J´enfile ma veste, oublie ma garette-ci dans mon cendar J´oublie pas mes papiers car sur l´17, y a du monde au standard Minuit passé, pour les dealers, c´est l´heure d´la paye
Dans c´monde, y a qu´au Monopoly que t´imagines résider rue d´la Paix Sur l´Île-de-France, la jeunesse rame, les keufs capitulent Comme Paris pour la France, le rap pour moi est devenu capital Ça s´décapite, ça perd la tête, ça déguerpit, ça m´fait d´la peine Fais pas péter l´champagne : niveau soucis, la coupe est pleine Eh ouais, tout l´monde se plaint, Paris, 18 : ça porte plainte J´rappe mes complaintes avec la haine, il faut qu´on perce, mais toutes les portes se blindent Des comptes en banque anorexiques, on veut le jackpot À fond sur la traîtrise, té-ma y a un judas sur chaque porte
J´arpente les rues d´Paris, histoire de faire le vide Et même si j´rentre chez moi les yeux bandés, les sirènes m´servent de guides
Routine by Night, pendant que les minot dorment PPN, MSD, on oublie rien, Guy Môquet, porte Saint-Ouen, Jules Joffrin, 7, 5 On oublie rien, quinze piges plus tard La Belle Époque, gravée à jamais, Davodka