Je vivais à l´écart de la place impudique J´étais en quelque sorte une sorte d´ermite Vivant déconnecté un peu de mes chansons Un peu de mon travail pénard dans ma maison
Mais on m´a dit un jour il faut que tu t´agites Il faut que tu nous montres comment t´es fantastique En quoi tu es utile et en quoi tu nous mens Histoire qu´on puisse t´aimer tout en te détestant
Je ne manque pas de cœur, je ne suis pas rebelle Et j´attrape volontiers la perche quand elle est belle Mais j´ai tout de suite compris, et là, là je vous mens Que le piège était gros, implacable, infamant
Plonger de mes deux pieds dans ce plat dégueulasse Devoir éclabousser tous les autres de ma place Jouer le jeu du monde, de ces emmerdements
Donner ma petite leçon comme le font les gens
Qui sans vergogne parlent de ce qu´ils ne connaissent Que par le tout petit, petit bout de leurs fesses Prendre mon air indigné pour dire Indignez-vous Quand je n´aspire en vrai qu´à être loin de tout
Sauf de ceux que j´aime, que j´aime passionnément Sauf de ceux que j´aime, car j´aime évidemment Je ne manque pas de cœur, je ne suis pas rebelle Et j´attrape volontiers la perche quand elle est belle
Alors j´ai décidé en vrai je vous le dis De ne rien faire du tout, de jouer les pissenlits
De me pointer comme une fleur un peu tous les printemps De faire comme la méduse portée par le courant
Je ne manque pas de cœur, je ne suis pas rebelle Et j´attrape volontiers la perche quand elle est belle