Quand elles ont dix-huit ans Et toutes leurs dents Et tout leur moral Elles prennent ça de haut Plus haut qu´il ne faut
Et c´est bien normal Mais elles se font séduire Par un type, un vieux dur à cuire Qui fait le tour du monde La pipe entre les dents Croquant des petites blondes, blondes, blondes De dix-huit ans
Quand elles ont vingt-cinq ans Et probablement leur trentième amant Quand elles ont l´expérience Et toute la science Des futures mamans Elles tentent la fortune Sous les traits d´un gars que l´on plume Un bon papa gâteau Pour un beau vison blanc C´est la vie d´ château
A vingt-cinq ans
A quarante ans passés C´est tout le passé qu´il faut effacer Et l´argent amassé Faut le repasser Au masseur blasé Elles se font malaxer Triturer et presque déchirer C´est un sacré boulot De dire "J´ai vingt-huit ans" Sans qu´ ce soit rigolo A quarante ans
A cinquante ans et plus Juste avant le thé Et les p´tits gâteaux Elles deviennent les muses
Des poètes ratés Et des gigolos Elles se font plumer Par de gentils petits minets Qui pour gagner leur pain Dansent le cha-cha-cha En p´tit complet Cardin À fesses de rat
Quand elles ont deux mille ans Quand tous les enfants Leur disent "Mémé !" Elles ne dédaignent pas Encore une fois De se raconter "Quand j´étais jeune fille Moi, j´étais beaucoup plus gentille J´ai connu ton grand-père
Et c´était le premier, tout juste après la guerre" Sacré mémé, va !