Je vis dans un désert d´hiver Infesté de monde l´été Je vais sur le sentier désert Autour du lac abandonné Les pédalos sont recouverts
de bâches aux teintes délavées J´entends le souffle de la pierre Et au loin les cloches sonner
Je vis dans un désert d´hiver Nous sommes quelques-uns à l´année Dans le village disséminés Chacun sa réserve de fiel Ça fait des nuées d´étincelles D´un bout à l´autre du village Des câbles de haine haut voltage Entre les maisons occupées
Je vis dans un désert d´hiver Il y a une femme que j´ai aimée Elle vit à 100 mètres de moi Elle voudrait qu´on parle moi pas Elle est seule et le restera
Et moi aussi c´est à hurler Pourtant chaque fois qu´on se voit Les mots avancent à pas feutrés
Les mots de trop passent les années On a cimenté les querelles On se prosterne devant elle Leur cierge est toujours allumé Combien d´offrandes et de prières Pour qu´un jour tout vole en éclat ? Mais nous vivons de nos colères
Mieux vaut que tout reste en état
À la lumière des réverbères Le bleu nuit du lac entamé J´observe les grains de poussière Phosphorescents sur le sentier
Plus tard il faudra travailler Relever tous les parasols Ventres noués, rumeurs d´école Au fond de la meute en été Je vis dans un désert d´hiver