On l´entendait de loin s´écraser contre terre Ecumer de colère d´être ainsi rejeté Au pied de pauvres dunes, sur d´indignes rochers Lui pourtant si puissant, pourtant si volontaire
On courait sur les dunes et il apparaissait Et parfois il daignait nous couvrir d´écume Un de ces jours bleu gris où sa colère montait Contre la terre et les humeurs bde la lune
L´océan
Il n´en finissait pas comme la vie lointaine Qu´on aurait quand plus tard il faudrait être vieux Il n´en finissait pas comme les mille semaines Quand septembre passait et s´éteignaient tous les feux
Les feux que l´eau salée attisait en nous-mêmes Que les enfants d´Eole entretenaient furieux Cette douce violence qui nous brûlait les yeux Dès qu´on entrait en lui et qu´il noyait nos peines
L´océan
Si ma ligne de vie venait à se casser J´aimerais pour finir avoir encore le temps De monter sur la dune et le voir écumer J´aimerais pour finir regarder l´océan Comme lorsque l´on courait et qu´il apparaissait Et qu´on criait de joie, ivres de sa colère On ne le craignait pas et nous en étions fiers C´était la même colère qui en nous s´élevait