Quittant ses genêts et sa lande quand le breton se fait marin en allant aux pêches d´Islande, voici quel est le doux refrain que le pauvre gâs fredonne tout bas :
"J´aime Paimpol et sa falaise, son église et son grand Pardon. J´aime surtout la Paimpolaise qui m´attend au pays breton."
Quand leurs bateaux quittent nos rives, le curé leur dit "Mes bons fieux, priez souvent Monsieur Saint-Yves qui nous voit des cieux toujours bleus". Et le pauvre gâs fredonne tout bas :
"Le ciel est moins bleu, n´en déplaise à saint-Yvon notre patron que les yeux de la Paimpolaise Qui m´attend au pays breton."
Guidé par la petite Etoile, le vieux patron, d´un air très fin dit souvent que sa blanche voile semble l´aile d´un Sérafin... Et le pauvre gâs fredonne tout bas :
"Ta voilure, mon vieux Jean Blaise est moins blanche au mât d´artimon que la coiffe à la Paimpolaise qui m´attend au pays breton."
Mais voici qu´un matin la guerre nous appelant tous au combat le "marin pêcheur" de naguère
redevient "col bleu" de l´Etat et le brave gâs fredonne tout bas :
"Je serions ben mieux à mon aise devant un joli feu d´ajonc... Mais faut défendre la Paimpolaise qui m´attend au pays breton."
Et soudain l´Océan qu´il dompte s´est réveillé, lâche et cruel. Et lorsque le soir, on se compte, bien des noms manquent à l´appel... Et le brave gâs soupire tout bas :
"Pour aider la Marine anglaise comme il faut plus d´un moussaillon.
J´en f´rons deux à ma Paimpolaise en rentrant au pays breton".