J´avais une maîtresse, un ange Je l´appelais mon arc-en ciel Parce qu´elle avait des yeux étranges L´un en verre, l´autre naturel Elle déposait son œil de verre
Tous les soirs sous son oreiller Sans l´ vouloir, j´ l´ai foutu par terre En tombant, son œil s´est cassé
Et, depuis ce jour, ma vie est rompue Fini notre amour, car mon ingénue M´a dit, sans détour "Je t´ai assez vu" J´attends son retour Mais, j´ crois qu´ c´est un four J´ai fait tout le tour des rues des faubourgs Pauvre troubadour Je suis fou d´amour et je dis toujours
"Voilà pourquoi ma maîtresse est partue"
Pourtant, je savais que la belle M´avait trompé plus d´une fois Ça prouve que mon infidèle
N´était pas une femme en bois Elle aimait des gens historiques Un jour, je l´avais enfermée Pour se donner des airs antiques Elle est descendue des croisées
Sur son grand sofa, si vous l´aviez vue Je ne pouvais pas calmer la goulue Elle aimait tant ça qu´ souvent dans la rue Elle faisait du plat aux flics, aux soldats Au fils du bougnat, au bistro d´en bas Tous ces scélérats vantaient ses appas Ses deux œufs sur l´ plat Et son radada
"Voilà pourquoi ma maîtresse m´a trompue"
Sa bouche était hospitalière
Si grande qu´un jour elle fit l´ pari D´avaler une banane entière Ce fut fait comme elle l´avait dit Bien mieux, j´ viens d´apprendre que ma Diane Hier, dans la rue des Martyrs, Avala un aéroplane qu´un gosse avait laissé partir
Cette espèce d´oiseau, lancé dans les nues Traversa l´ goulot de sa gorge nue Fit l´ tour des boyaux et, chose imprévue, Ressortit bientôt mais pas par le haut Depuis c´t avaro, elle est sur le dos Dans un bois d´ormeau, boîte à dominos C´est pas rigolo