Je me souviens de la douleur à me demander "Mais qui peut survivre à ça ?" Premier chagrin d´amour la mort dans l´âme, un sourire de façade Chaque lieu, chaque film, chaque rire, chaque seconde me ramenait à toi
Puis j´ai compris que grandir c´était savoir que cela aussi passera Partout j´essaie de retrouver les sensations de la première fois Hendrix sur la scène de Woodstock ou Jackson lors de son premier moonwalk Qui est devant ma glace ? Où est l´enfant du fond de la classe ? Je me sens Freddie Mercury lorsqu´il prononce "Mama" Plus le temps passe, plus tout est fade, tout est normal, y´a rien d´énorme Je pensais être du club des 27 mais j´survivrai comme Gloria Gaynor Tout ne dure qu´un temps, les cris des fans laisseront place à un couloir calme Je profite des bras de ma mère en sachant que cela aussi passera
J´suis que de passage, alors j´décris mes balafres La montagne dans le sablier s´épaissit plus vite que ma liasse J´décroche mon portable je prononce que des "Non merci" ou des "Oui docteur" J´arrive à un âge où certaines de mes idoles meurent C´est commun, mon innocence en apnée longtemps plongée dans le coma J´vois des anciens proches dont tout nous sépare on a plus que des souvenirs en commun Alors j´essaie d´écarter les idées noires, le visage pâle Au fond du gouffre, je garde en tête que cela aussi passera Mon cœur se gave aux analgésiques, au bout du tunnel pas d´éclaircie
Devant l´assiette j´ai pas d´appétit, je bois cul sec un verre à moitié vide La vie a ses bons côtés, je suis sur l´autre versant J´guette le sable se déverser, on connaît la solitude car on connaît nos mères divorcées Oui tout passera ensemble, on fera semblant car cela dérange Le petit à La Croix-Rouge finira entouré par la craie blanche Alors tout le temps j´attends que tourne le vent J´attends quoi ? J´attends que passent les problèmes Ceux qui me connaissent me croient, les autres croient me connaître Le temps effacera le visage de ceux que j´aime parmi mes souvenirs ??? les pleurs et les sourires, distinguera les drames et les routines
J´ai peur de me perdre dans le tri du temps, oublier les choses qui me sont chères Je me rappelle des pleurs de ma mère pas du rire de mon père J´suis à bord du navire pessimiste, car c´est la mort d´espérer Toutes mes pensées dans un ordre hystérique Un portrait robot d´un gosse disparu Je contemple les rides qui apparaissent sur mon visage dans le reflet d´un miroir sale Bonheur ou déception, je me répète que cela aussi passera