Ils étaient trois au rendez-vous Qui se regardaient, les yeux fous. Ils étaient trois au coin de la rue Mais l´un n´était pas attendu. Ils étaient trois qui savaient bien
Que l´un d´eux tenait dans sa main De quoi faire d´un ciel de mai Un ciel de deuil à tout jamais.
Un de trop... En ce court moment Où un nouveau roman D´un autre prend la place, Un de trop... Qu´un seul bras étendu Peut laisser étendu Parmi les gens qui passent.
Ils étaient trois au rendez-vous Qui se regardaient, les yeux fous. Ils étaient trois qui savaient bien Que tout tenait dans une main.
"Comme je l´aimais... Comme elle m´aimait... Que de belles heures..." Songeait celui qui venait du passé. "Comme je l´aime... Et comme elle m´aime... Cela vaut bien qu´on meure..." Songeait celui qui l´avait remplacé, Mais elle... Mais elle... A quoi songeait-elle, En cet instant où tout peut s´effacer ?
Ils étaient trois au rendez-vous Qui se regardaient, les yeux fous. Ils étaient trois au coin de la rue, Mais l´un n´était pas attendu.
Et celui-là savait très bien
Que le passé n´y pouvait rien, Que l´avenir est le plus fort, Plus fort que tout et que la mort.
Et soudain... le bras s´est baissé. Qui pouvait arrêter Un amour près de naître ? Le bonheur peut encore danser Et cette vie chanter, Qui pouvait ne plus être...
Ils étaient deux au rendez-vous Qui s´en allaient heureux et fous Vers leur soleil sans voir celui Qui revenait seul dans sa nuit...