Y a un refrain dans la ville, Un refrain sans domicile. Et c´est comme un fait exprès,
Un air qui me court après. Il est fait de deux rengaines Qui ont mélangé leurs peines. La première a du chagrin Et la deuxième n´a rien.
C´est un air, aussi triste que mon amour. C´est un air, sans pitié qui me tourne autour. D´un sixième étage, Un phono s´enrage A le rabâcher Et la farandole Des mêmes paroles Entre sans frapper. C´est un air, qui se traîne dans les faubourgs. C´est un air, aussi triste que mon amour.
Mais la première rengaine,
Qui avait tant de chagrin, Un jour, oublia ses peines, Et ça fait qu´un beau matin, La chanson était moins triste. Mon cœur n´en revenait pas Et mon voisin le pianiste En a fait une java.
C´est un air, qui me donne le mal d´amour. C´est un air, sans pitié qui me tourne autour. Le piano remplace Le phono d´en face Pour le rabâcher Et la farandole Tourne, tourne et vole Comme un vent d´été C´est un air, qui s´accroche sous l´abat-jour. C´est un air, qui me donne le mal d´amour.
Puis la deuxième rengaine, Qui n´avait que rien du tout, Hérita, un jour de veine, D´un bonheur de quatre sous, Car le bonheur, ça existe. C´est du travail à façon, Alors nous deux, mon pianiste, On a refait la chanson.
C´est un air, aussi beau que mon bel amour. C´est un air, merveilleux qui me tourne autour. Tous les pianos dansent, Tous les phonos dansent. Qu´il fait bon danser, Et la farandole Tourne, tourne et vole, Tourne à tout casser.
C´est un air, qui s´envole vers le faubourg. C´est un air, aussi beau que mon bel amour