Il était fort et puis si tendre Que, dès notre première nuit, Je sentais que je ne pourrais plus me reprendre, Et pour toujours, j´étais à lui. J´voyais toutes les femmes lui sourire.
Moi, je m´cramponnais à son bras Et j´les regardais comme pour leur dire : "Il est à moi, et je l´lâche pas !"
C´était un gars de la Coloniale. Il avait là, partant du front Et descendant jusqu´au menton, Une cicatrice en diagonale, Des cheveux noirs, des yeux tout pâles, La peau brûlée par le soleil. J´en ai plus jamais vu d´pareil A mon amant de la Coloniale.
Des fois, quand il avait la fièvre, Il parlait trop et j´avais peur. Je mettais la main sur ses lèvres Pour pas connaître le fond de son coeur Car je sentais que, dans son âme,
Y avait des larmes et du cafard. Et j´m´disais : "C´est pour un´ femme". Quand j´ai compris, c´était trop tard...
REFRAIN
Lorsque j´ai connu ma rivale, Alors j´ai serré fort mes bras Pour qu´cette grande garce "La Coloniale" Lui fich´ la paix et n´ me l´ vol´ pas Et lui, il m´avait dit : "Je reste" Mais un beau jour, il est r´parti Vers ces pays que je déteste Dont il rêvait souvent la nuit.
C´était un gars de la Coloniale. Il avait là, partant du front Et descendant jusqu´au menton,
Une cicatrice en diagonale. Je r´verrai plus ses beaux yeux pâles, Ses yeux qui n´ont pas leur pareils. Il est r´tourné vers son soleil, Mon bel amant de la Coloniale...