L´un près de l´autre, ils étaient là Tous deux assis, comme endormis Au bord de la banquette en bois Dans la salle d´attente A travers la vitre on voyait
Le vieux manège qui grinçait Et sa musiqu´ tourbillonnait Dans la salle d´attente Et cett´ musiqu´ semblait pousser La grande aiguill´ de la pendule Avec un bruit démesuré et ridicule Et, cett´ pendul´ les obsédait Cett´ pendul´ qui les regardait, Cett´ pendul´ qui tourbillonnait Dans la salle d´attente Et dans leur tête ça glissait : Manèg´ ! musiqu´ ! pendule ! La pendul´ devenait manèg´ Le manèg´ devenait pendule Et leurs souvenirs en cortège Remontaient, défilaient, s´envolaient
L´un près de l´autre, ils étaient là
Tous deux assis comme endormis Au bord de la banquette en bois Dans la salle d´attente Un train arrivait sur le quai Alors, ils se sont regardés Puis, sans un mot, se sont levés Dans la salle d´attente Et dans leur tête ça glissait : Présent ! passé ! manège ! Les souvenirs devenaient présents Le présent devenait souv´nir Et leurs paroles en cortège Hésitaient, se troublaient, s´envolaient?
Quand dans le train il est monté C´est ell´ qui s´en est aperçue Et, en courant, est revenue Dans la salle d´attente
Mais le train avait disparu Vous n´trouvez pas que c´est idiot Un´ femm´ qui marche dans la rue Avec un´ musette et un calot ?