On s´en allait, chassé par le cyclone Et sur la route on nous avait jeté Mais quand on fût près de l´île du Rhône On a compris qu´on était arrivé On a compris qu´on était arrivé
L´île du Rhône semblait nous attendre L´île sauvage douce à l´homme oublié On a percé sa glaise humide et tendre Pour y planter nos tentes et nos pommiers Pour y planter nos tentes et nos pommiers
Que c´était bon d´arracher les broussailles Nos mains faisaient reculer la forêt Quand notre terre nous ouvrait ses entrailles Que c´était bon d´y planter nos pommiers Que c´était bon d´y planter nos pommiers
Êtes-vous fous nous disait le village Connaissez-vous le Rhône de chez nous L´avez-vous vu quand il est par l´orage Gros de la Saône et qu´il pleut sur le Ventoux
L´avez-vous vu dans ses grandes colères Plus dangereux qu´un archange brutal Tous les cent ans, la chose est légendaire Quatre ou cinq fois il nous fait bien du mal
On a gardé les amarres à nos barques Car si le Rhône nous donne encore vingt ans Chaque matin, chaque heure est un miracle Le sirocco n´en laissait pas autant Le sirocco n´en laissait pas autant
Regardez-la, c´est notre île authentique C´est un poème, un bouquet de couleurs C´est notre terre et c´est notre Amérique L´eau de ses bords fait le tour de nos cœurs L´eau de ses bords fait le tour de nos cœurs
Car tous ces jours où l´on courbait l´échine
Pour préparer le sol de nos pommiers On avait tant, tant besoin de racines Que c´est aussi nos vies qu´on a planté Que c´est aussi nos vies qu´on a planté