Un jour ou l’autre qui n’a dit, pris de colère ou de dépit ou pour toute raison qui fâche : « la sale vache ! » ou « peau de vache ! »
ou « vieille vache ! » ou « grosse vache ! ». Et tant et plus, tutti quanti. Des attributs à l’infini…
Or, un matin, v’là que surgit « la vache folle ». Bel inédit !
Sitôt les continents s’affolent et dans le monde il n’est qu’un cri : « La vache folle ! »
Avouons-le discrètement : Même assortis d’un tremblement, que joliment ces mots s’accolent ! « La vache folle ! ».
Pourrait-il en être autrement ?
De folie tout boeuf est exempt. Taureau châtré ? mâle pourtant ! Ainsi jamais n’entendrez dire : « Rôti de vache ». Ça fait trop rire ! Quel menu pourrait le souffrir ? Le « boeuf bourguignon », c’est certain, ne peut se mettre au féminin…
Dès lors que la fierté virile est bien ancrée dans nos assiettes, la vache, ici, n’est point en fête…