La chambre d’hôtel Pue l’ennuie J’exècre cette ignoble Médiocrité Nous ne sommes pas connus
Donc les suites c’est pour plus tard Si je m’écoutais j’aurais quitté ici J’aurais dormi dans la gov au parking Car L’intensité, qu’elle soit bonne ou mauvaise, est toujours bien meilleure que l’ennuie Ouais elle est bien meilleure que l’ennui Andro est pas tout à fait d’accord J’ai cédé et l’hôtel on a pris Mais faut que je donne un sens au décor N’importe quoi tant que ça l’intensifie La télé braille dans un coin de la pièce (bla bla bla bla) Ça me rappelle que nul part ya la paix Voilà pourquoi ya pas cette merde chez moi La télé braille dans un coin de la pièce Raconte la répétition des schémas Et tous les pompeux discours empestent
Les responsables sont comme au ché-mar La télé braille dans un coin de la pièce Et c’est comme un chewing-gum gum que j’ai déjà trop mâché Et c’est comme un animal conscient qu’on dépèce Et c’est comme un boiteux qui t’apprend à marcher La télé braille dans un coin de la pièce (bla bla bla bla) La nuit est noire, sans nuance La lumière, à la ligne d’horizon, pas épaisse J’allume un teh j’ai pas compté mais c’est le deuxième au moins qui me fait plus rien À quel point le monde est immonde pour qu’on souhaite grandir avec ce venin ? Le plus dur ce n’est jamais ce que t’oublies, mais toujours ce dont tu te souviens
J’en rallume un et je me souviens de tous ces feux que cela en moi éteint Ça fait quinze que j’attends que la fume Me rende enfin simple d’esprit Mais ma plaquette en deux mois elle a fui et Les autres tournent au ralenti J’avoue en cours ouais j’ai menti Je fumais plus que toutes mes classes réunies Mais ma mémoire est mirifique Et c’est ce qui m’empêche de dormir la nuit J’éteins la télé je rouvre un carnet J’ai rien à dire mais le vide Je dois le confronter, je dois le voir incarné Ça fait des semaines que j’ai pas écris de rap Et des mois que je n’ai pas vu mon père mais Quand je vois le chemin que prend l’histoire Je me dis que mes problèmes sont bien dérisoires
Importuné à la terrasse d’un bar Hier j’ai donné ma monnaie à une meuf Qui est morte peut être ce soir Je savais bien qu’elle voulait ni manger ni boire Ses cernes et ses dents respiraient le crack Mais je venais de mettre 100 palots sur la table Et rien donner m’aurait semblé trop crade Comment a-t-elle dit que c’était son nom déjà ? Ce soir la chambre d’hôtel pue l’ennui Ya des grands apparts dans mes storys Des oeuvres d’arts et des montres qui luisent Des hôtels au Mexique et à Bali Crise ou pas crise il ne faut pas se tromper Jamais le pays n’a été aussi riche La jeunesse dorée flambe à St Tropez Les idoles des pauvres vantent l’avarice
Ouais c’est sûr les rappeurs font pas leur taff C’est des foutus soldats dociles du capital Ils ont accepté le discours libéral Comme des esclaves que leurs maîtres ont rendu cis-ra Propriétaire ouais moi je connais l’arnaque Toute ma vie je vais bouffer sur l’héritage C’est chez les notaires que le monde se braque Faudrait des flammes pour refaire la baraque Faudrait foutre des flammes Dans les talk show Qui font les choux gras de l’extrême droite Et dont les rhétoriques fallacieuses font les affaires Du milliardaire qui possède le média Faudrait foutre des flammes Dans ces talk show
Et puis foutre des flammes Chez l’proprio Les fameux capitaines d’industries sont des héritiers qui influencent et qui volent Faudrait foutre des flammes Dans les institutions qui légitiment domination bourgeoise Faudrait foutre des flammes Chez les fins d’race corrompues de technocrates Faudrait foutre des flammes Chez ceux qui prétendent servir l’intérêt général Mais qui sous des costumes à 10K sont à la botte Des intérêts privés et méprisent le vote Faudrait foutre des flammes À toutes les forêts malades Ceux que ça arrangent cette mascarade
C’est sûrement pas le peuple ou la masse Son ennemie c’est pas les fascistes Ni les conservateurs rétrogrades Mais bien toutes les pensées humanistes La résistance doit s’organiser Comme en 40 on sait qui il faut viser Ils sont 40 occupent toutes les cités Mais je ferais pas à leurs noms l’honneur de les citer Faudrait foutre des flammes À tous les conflits toutes ces erreurs Qui déchirent et dissolvent notre famille Pour qu’enfin on soit uni en manif En attendant je suis dans ma chambre d’hôtel La télé braille dans un coin de la pièce Demain on joue pour société mortelle La révolution attendra que je dépense mes pièces
Encore une nuit sans trouver le sommeil À mon carnet faudrait foutre des flammes Je garderai les cendres sous le sommier