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Les bandages sur mes phalanges
Les freins de mon vélo crissent
La rue me parait immense
La vie me parait petite
Les bandages sur mes phalanges

Qu’est-ce que j’vais dire aux petits
Je fais demi-tour, je rentre afin
De garder pour moi tout seul mes cris
J’irais pas au taff aujourd’hui
La mort est à côté, je revis
C’est le matin mais je roule un petit
Le néant colle à mes habits
Les yeux ouverts mais j’ai pas dormi
Je regarde le vide dans ma vitre
Impavide je pense : « ça pourrait se finir »
Puis je me dis :
Attends la nuit pour les soirées
Va voir des gens pour les soirées
Un bon prétexte les soirées
T´oublieras tout dans les soirées
Attends la nuit pour les soirées
Va voir des gens pour les soirées
Un bon prétexte les soirées

T´oublieras tout dans les soirées
Ce matin j’avais les mains en sang
Je pensais à l’enfant
Il aurait résolu néant
Donné du sens au moment
En même temps si t’es conscient
Comment faire un enfant en ce moment
C’est vrai que souvent les mots mentent
Pas quand on parle d’effondrement
Ce matin j’avais les mains en sang
Je pensais à l’enfant
Ce soir je suis tout seul ensemble
C’est la teuf dis tu l’entends
J’ai laissé en vu mes deux parents
Il y a du monde dans l’appartement
Je bois pour ne plus faire semblant
À l’intérieur de ma tête j’entends :
Attends la nuit pour les soirées

Va voir des gens pour les soirées
Un bon prétexte les soirées
T´oublieras tout dans les soirées
Attends la nuit pour les soirées
Va voir des gens pour les soirées
Un bon prétexte les soirées
T´oublieras tout dans les soirées
L’air dans l’appart haussmannien est malsain
Il le restera jusqu’au matin
Les yeux sont sales, mais les tenues sont soins
J’ai mûri là mais j’y suis pas bien
Dehors ça respire la guerre mais les crises on n’est pas de ceux que ça atteint
Il n’y a que des héritiers mais y’a rien de gratuit ce sont les plus radins
Je les regarde, je me demande s’ils s’aiment
Quand je parle à mes parents j’ai le même
Sentiment d’étrangeté qui m’emmène

Je ne suis ni de la tec´ ni du sixième
Autour de moi des discussions sans thème
Des nuits comme ça j’en connais des centaines
Ici, je suis un animal qui s’enterre
Il faut que je bouge ou je finirai sans tête
Il faut qu´je bouge
Il faut qu´je bouge
Il faut qu´je bouge
Il faut qu´je bouge