Je t´ai montré, mon fils Ce que j´ai fait de mieux Un soleil plein les nues Des aurores boréales Des cascades d´étoiles
Tombant dans le néant Sur les branches du vent
Je t´ai prêté, mon fils Soixante ans d´une vie Cinq fois celle du cheval Deux fois celle de Jésus T´en a passés quarante À te ronger d´angoisse À boucher l´horizon N´y laissant que des fentes
Ne t´ai-je pas donné Talent, santé, salaire Enfants, saisons, maison Et femmes à aimer T´as préféré les routes Nu comme un épervier
Manteau de la déroute Sur blessures cachées
Orgueilleux tas de glaise Tu me mets mal à l´aise Quand ils ont vu la mer, tes yeux Quand ta langue a goûté le vin Tu m´as souri, je crois Une des rares fois
Il est temps que tu rentres Finis les migrations Les transits, les voyages Il est l´heure, couche-toi Et viens dans mon Royaume Tu ne partiras plus Viens pour te reposer Viens savoir si j´existe