Un an déjà que tu es mort mon ami Où tu es, est ce qu´il fait chaud Toi qui aimais tant la chaleur Il fait froid chez nous, le poêle est mort. Où est-cc qu´il est notre chauffeur de fournaise
Il vend notre bois dehors Où tu es, est-ce qu´il fait clair As-tu de la lumière à ton goût Il fait noir chez nous Les plus hautes bâtisses, Celles qui sont pas habitées, Sont allumées jour et nuit Le reste est dans la noirceur Comme dans ton temps.
Bois-tu enfin du vin comme tu veux Où tu es mon ami Peux-tu tranquillement par les soirs Vider ta bouteille en regardant la terre. Nous autres, on boit du thé Ah s´ils aimaient le vin, les Anglais On en boirait aussi Mais ils en importent pas
Ça fait qu´on le paie le gros prix Où tu es mon ami est-ce que tu lis Sans être dérangé par les scandales Les grèves, tes cris, tes coups Des grands livres propres
Comme des aurores de juin Ici y a la TV Qu´a des élans, des plongées par en-haut Mais tout de suite submergés De bière et de savon Rien de changé, c´est lent, c´est long Nos âmes ont de la misère C´est plein de chefs partout Qui s´occupent pas de nous Pas heureux, on attend, on espère Ça viendra Mais tu te disais itou
On existe, on a peur C´est pas un bon moment Bah ! assez de chialages On va se grouiller le poil des jambes Arrêter de se fier à tout le monde On va se cracher dans les mains Comme t´as fait toute ta vie
Au fond la vie : c´est peut-être ça Se cracher dans les mains.