Il est normal que l´arbre donne des fruits, la moutonne sa laine La grand-mère des nouvelles, l´amoureuse sa main Il est normal que le sel donne soif, que la mort donne un choc
Et qu´on donne du pain aux pigeons citadins
Un coup de pied donné, s´il est bien donné Souvent est pardonné après quelques années Donner de l´herbe, la nature le fait Ne rien donner, tous les hommes le font
«Je donnerais ma mise, mon lit et ma chemise» S´emploie chez gens qui s´aiment à longueur de semaine «Donner son sang» parfois, «donner sa vie» aussi Or «donner sa maison», déjà, ne se dit plus
«Il me donne des frissons» disent toutes les filles «Et moi la chair de poule», disent toutes les mères
Tu me donnes du tabac, je te donne deux heures Il m´donne du fil à r’tordre, je lui donne mon avis
Moi je connais un homme qui n´doit rien à personne Qui sait tout mériter, qui jamais ne reçut Plus que donner ses yeux, plus que donner l´espoir Il m´a donné d´un coup vingt-deux ans de sa vie Il m´a donné son parapluie
C´était un bout de bois avec un petit toit Qui s´ouvre et qui se ferme par un jeu de baleines La continuation de sa main, sa raison, sa canne, son témoin Son arbre, sa défense et sa sécurité
Il se l´est amputé comme on donne son cœur : Voilà, je te le donne Je boîterai peut-être, je perdrai l´équilibre Si vous voulez savoir si un homme vous aime Attendez qu´il vous donne son parapluie