💃🎤 Paroles de chanson Française et Internationnales 🎤💃

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Artiste : Fernandel
Titre : Les dangers de la publicité
- Alors, Barbizin, on ne reconnaît plus les amis ? Oh, mais dis, tu as bien la mine allongée aujourd´hui. Eh bé, toi si gai d´habitude.
- Ah, ne m´en parle pas, vé. Tu as devant toi un homme désillusionné. Oui, je suis victime de la publicité.

- Pas possible !
- Tu sais que j´étais amoureux de la belle Suzanne Aubain là, la vedette des folies champêtres, une femme qui a une ligne, une poitrine, une bouche, un... enfin, tout quoi !
- Ouais ouais ouais, je comprends. Tout ce qu´il faut pour rendre un homme heureux.
- J´étais fier de penser que cette grande vedette avait consenti à me "distinger" dans la masse de ses admirateurs.
- Ouais, ouais, je sais. Tu avais même rendez-vous avec elle hier pour dîner.
- Justement, voilà le malheur.
- Hé, tu appelles ça un malheur, toi, un tête à tête avec une si agréable personne.
- Mais tu vas comprendre. Hier, en empruntant le boulevard, j´achète un journal, je l´ouvre et voilà que l´aperçois à la troisième page la photo de mon adorée. Sous le cliché s´étalait l´attestation suivante "Grâce au pilvore Toupoilu, je détruis à merveille les poils superflus qui ornent mes lèvres et recouvrent mes jambes, mes bras et suis enchantée. Je m´en sers constamment. Suzanne Aubain"

- Il faudra que j´en parle à ma femme.
- Je passe devant un pharmacien et je vois dans la vitrine le portrait de mon idole. Sous ce dernier, quelques lignes de sa belle écriture "J´avais comme le mérinos l´haleine forte. Il n´est rien de tel que les comprimés du docteur Tuemouche pour débarrasser l´intestin de ses toxines et purifier l´haleine. Je ne peux plus m´en passer."
- Oh mais dis, ça, ça fera bien pour l´oncle Eusèbe !
- Et c´est pas fini ! Après, je monte dans le tramway. Sur la paroi du véhicule, j´aperçois de petites affiches. Je m´approche et je vois l´effigie de ma belle soulignée par ces déclarations "Les pilules Cédufer rendent aux seins fatigués leur galbe primitif, elles ramènent les égarés et soutiennent les découragés. Depuis que je m´en sers, je ne me reconnais plus"

- Ah, ah, je comprends... la poitrine ! Je le dirai à ma belle-mère.
- Non mais, écoute la suite. Je descends du tramway et je me trouve nez à nez avec un homme-sandwich. Il transportait la réclame d´un pédicure. En bonne place, la silhouette de ma conquête levant haut la jambe et laissait voir son pied mignon. Au dessous, en grosses lettres, j´ai cru lire ceci "Après une longue marche, je voyais avec peine mes amis s´écarter de moi. Aujourd´hui, mes admirateurs me baisent les pieds et cela grâce à la poudre du professeur japonais Okipu" Et toujours sa signature.
- Eh ben pour ça j´en causerai à mon cousin le gendarme.
Mais le comble c´est qu´en me retournant je tombe en arrêt devant une affiche où Suzanne, grandeur nature, proclamait dignement "Les suppositoires Letrouduc mettent en fuite les hémorroïdes et l´eczéma. J´en consomme deux par jour."

- Hé bé, bon appétit, tu sais. Moi, quand j´en prendrai, un me suffira. Ah ah ah !
- Ah, va, tu peux rire ! Moi, ça m´a coupé le sifflet. Non mais, tu te représentes, dis : les seins raffermis, les poils rasés, l´haleine purifiée, les pieds désinfectés, les hémorroïdes et l´eczéma et le machin du truc et tout ce qui s´ensuit... Eh ben, ça m´a suffi, moi. Je me refuse à aller voir le bien-fondé de ces attestations.
- Comment ? Tu n´es pas allé à ton rendez-vous ?
- Mais non que j´y suis pas allé, tu penses ! Je suis allé dans les champs. J´ai séduit une gardienne de vaches.
- Tu as fait ça ?
- Oui, mon vieux
- Ah ah !
- Elle sentait bien un peu le crottin mais là au moins, mon vieux, c´était nature !

- Hé hé, qu´est-ce que tu veux