"J´ai tant pleuré pour toi, tu m´as fait tant souffrir Que mon cœur ulcéré n´a plus rien à t´offrir Mon corps est imprégné du poison de tes lèvres Je sens monter la fièvre qui doit me faire mourir"
C´est ce que fait entendre la radio jour et nuit Histoire de m´égayer, de chasser mes ennuis À ces tordus nerveux, ces fantômes diaboliques Qui me flanquent la colique, je rage de leur dire
Va pleurer dans ta cour Et laisse-moi respirer Tu vois bien que tu m´ cours Que tu m´ fais transpirer Et depuis le temps, mon vieux, que tu me brailles Que le chagrin te déchire les entrailles Que ton cœur tombe en miettes Que l´amour est un sot T´as qu´à prendre une serviette Et ramasse les morceaux Écoute-toi, t´as rien du troubadour Va pleurer dans ta cour
Si je vais au concert pour m´égayer un brin Pour un qui m´ fait plaisir, cinq me font du chagrin J´encaisse comme un damné les mêmes ritournelles Marjolaine, ma belle, vous parlez d´un pétrin ! À celui qui sans rire m´a chanté l´autre soir "Je meurs dans l´eau glacée pour ne plus te revoir" Du haut de mon balcon, sans autre préambule Je lui ai crié "Jules ! Tu vas faire pleuvoir !"
Allez, allez, allez, allez ! Va pleurer dans ta cour Laisse-moi respirer Ah, tu vois bien que tu m´ cours Que tu m´ fais transpirer
Change de disque avec ta musiquette Tous tes grands airs d´opéra, d´opérette Chante-nous, je préfère La polka des pieds plats Ou l´œil de ma grand-mère Dans le vase à papa Allons, tais-toi, rengaine ton discours Ha, ha, va pleurer dans ta cour
Le Trouvère ou Werther C´est très bon, c´est parfait Mais nous préférons l´air "Si ma tante en avait" Crois-moi, mon vieux T´es pas au goût du jour Va pleurer dans ta cour