Tu marchais telle une sultane Sans te retourner, d´un pas vif, l´air absent En épluchant une banane Avec un sourire gourmand Moi, je portais les trois valises
Les quatre cannes à pêche Mon carton à chapeaux Ton imperméable cerise Le petit chien Arthur Et les journaux J´ai bien senti, je te l´assure Quand j´ai vu venir ce beau jeune homme blond Que tu jetais ton épluchure Exactement sous mes talons
Vacances, vacances, vacances On s´en allait tous les deux Comme des amoureux Vacances, vacances, vacances On s´en allait tout joyeux Prendre le train bleu
J´ai atterri comme une flèche
J´ai vu s´envoler Arthur d´un œil hagard Car justement la canne à pêche Venait de m´entrer quelque part Puis il retomba en vitesse Juste au moment précis où le blond t´embrassait Et là il me mordit les fesses Non, pas le blondinet, le fox-terrier Le contrôleur disait "Que diantre ! Je vous fais coller une contravention Pour vous amuser à plat ventre À gêner la circulation"
Vacances, vacances, vacances Et vous partiez tous les deux Comme des amoureux Vacances, vacances, vacances Et vous partiez tout joyeux Prendre le train bleu
Ce fut une journée à tuiles Pourtant, maintenant ça me fait rigoler Quand je pense à l´autre imbécile Qui va sûrement t´épouser Moi, je t´écris d´une civière Trois côtes enfoncées, le derrière recousu Mais je fais encore une affaire Tout en me comparant à ce tordu Je suis même heureux d´être en panne J´ai une infirmière, une fille très bien Qui ne peut souffrir les bananes Les blonds, les chiens et puis les trains
Vacances, vacances, vacances On reste là tous les deux Comme des amoureux Vacances, vacances, vacances
Malgré mes bosses et mes bleus Tout va pour le mieux Malgré mes bosses et mes bleus Tout va pour le mieux Malgré mes bosses et mes bleus Je te dis adieu