On avait la plage dans le sablier On prenait le temps On avait la rage bien chevillée Pas de chaînes en argent On avait la nage pour tout voilier
Poussés par le vent On avait le large au mètre carré Une chambre de bonne, un petit loyer On passait le temps Le soir on crayonnait nos petits carnets En chantant Nos rêves d´enfants, libres et triomphants Où sont-ils, à présent ?
Le matin, nous croyons nos prières Nos messes basses Puis nous prenons nos lots de revers En pleine face Est-ce à cause ou grâce À cause ou grâce Elle est violente Cette folle espérance Et comme il fait mal
L´idéal
On avait la plage dans le sablier Ça n´a duré qu´un temps C´était le bitume qui nous collait aux pieds La plupart du temps Avant l´attelage, avant les baudets On mettait la charrue Car selon l´adage tout nous attendait Au coin de la rue La gloire, la fortune, on y croyait fort On se voyait grands On n´avait pas la thune mais plutôt la mort D´finir comme tous ces gens Mais qu´est-ce qu´on savait, qu´est-ce qu´on savait nous ? On ne savait rien des gens On était de passage pour l´éternité
Le matin, nous croyons nos prières Nos messes basses Puis nous prenons nos lots de revers En pleine face Est-ce à cause ou grâce À cause ou grâce Elle est violente Notre folle espérance Et comme il fait mal L´idéal
Elle est violente Notre folle espérance Et comme il fait mal L´idéal Quand notre nuit immense Brise cette folle espérance
Attend l´aurore Quand reviendra l´aurore On trouvera de l´or Oui tu trouveras de l´or Tu retrouveras de l´or On trouvera cet or