Nos visages disent nos paysages Nos yeux plissés de toujours regarder loin Après la poussière, après les herbes sauvages Après ces rivières devenues des chemins L´air sec contre nos lèvres, un bâton, quatre chèvres
Et voilà d´où l´on vient
On est vides dedans comme des fantômes On est sales dehors comme des épouvantails Pour que nos enfants un jour deviennent des hommes On est venus entassés comme du bétail Vous n´avez rien à craindre On ne vient pas pour se plaindre C´est tout sauf un détail
Ouvrez haut, ouvrez vos bras, ouvrez vos barrières Ouvrez vos cœurs, ouvrez vos yeux, ouvrez Nous sommes en chemin Ouvrez haut, rien n´empêche la misère De traverser la terre, on arrive demain
On a marché aux seules lueurs de la lune Traversé des mers, longé des ravins Y´a bien quelque part un brin de bonne fortune Comme c´est marqué dans les lignes de nos mains On se dit que peut-être Ailleurs, un jour, renaître Il suffirait d´un rien
Ouvrez haut, ouvrez vos bras, ouvrez vos barrières Ouvrez vos cœurs, ouvrez vos yeux, ouvrez Nous sommes en chemin Ouvrez haut, rien n´empêche la misère De traverser la terre, on arrive demain