Tu dois partir, loin déguerpir, fendre l’air Mets dans ton sac, en vrac deux ou trois affaires Ton orphelin pleur dans son sommeil Plus seul qu’une flamme sur le soleil Les saints du ciel s’approchent aussi du feu
Et tout ce finit là, Bébé bleu
Cette route est celle des grands joueurs, t’aurais dû savoir Ramasse les quelques pièces que tu as prises au hasard Ton voisin le peintre aux mains vides et pâles Dessine sur tes draps des choses pas normales On voit le ciel s’ouvrir par le milieu Comme si tout finissait là, Bébé bleu
Les marins malades rament à l’opposé du port Des soldats sans armes viennent pleurer sur leur sort L’amant dont tu aimais tant la morsure A fui en emportant tes couvertures Le sol depuis se dérobe peu à peu Et tout ce finit là, Bébé bleu
Tes signaux, tes repères, quelqu’un s’en sert déjà Tes ancêtres sous terre, ils ne te suivront pas Le vagabond assis à ta fenêtre Porte sur lui tout ce que tu ne veux plus mettre Craque une autre allumette et admets-le … Tout ce finit là, Bébé bleu
Craque une autre allumette et admets-le … Admets que tout est finit là, Bébé bleu