Les genêts luisent dans la lande désolée ; Sur l’ocre des coteaux la bruyère est de sang : Mais tu ne peux guérir mon coeur triste où descend
Le souvenir de ma pauvre enfance en allée.
Viens : elle est d’émeraude et d’argent la vallée ; Douce comme ta voix, l’eau chuchote en passant, Et clair comme ton rire est l’angélus croissant ; Fraîche comme ta bouche est la mousse mouillée.
J’ai la fièvre : Viens là, près de ces romarins, Près de ce puits glacé que ronge l’herbe fraîche ; Viens, pleurons et mourons, fillette aux yeux sereins ;
Nous sommes las : moi, las de sentir une brèche En mon coeur mort d’amour lors de son mois de mai,