O rare fleur, ô fleur de luxe et de décor, Sur ta tige toujours dressée et triomphante, Le Velasquez eût mis à la main d´une infante Ton calice lamé d´argent, de pourpre et d´or.
Mais, détestant l´amour que ta splendeur enfante, Maîtresse esclave, ainsi que la veuve d´Hector, Sous la loupe d´un vieux, inutile trésor, Tu t´alanguis dans une atmosphère étouffante.
Tu penses à tes soeurs des grands parcs, et tu peux Regretter le gazon des boulingrins pompeux, La fraîcheur du jet d´eau, l´ombrage du platane ;
Car tu n´as pour amant qu´un bourgeois de Harlem, Et dans la serre chaude, ainsi qu´en un harem, S´exhalent sans parfum tes ennuis de sultane.