Souvent, lorsque la main sur les yeux je médite, Elle m’apparaît, svelte et la tête petite, Avec ses blonds cheveux coupés courts sur le front. Trouverai-je jamais des mots qui la peindront,
La chère vision que malgré moi j’ai fuie ? Qu’est auprès de son teint la rose après la pluie ? Peut-on comparer même au chant du bengali Son exotique accent, si clair et si joli ? Est-il une grenade entr’ouverte qui rende L’incarnat de sa bouche adorablement grande ? Oui, les astres sont purs, mais aucun, dans les cieux, Aucun n’est éclatant et pur comme ses yeux ; Et l’antilope errant sous le taillis humide N’a pas ce long regard lumineux et timide. Ah ! devant tant de grâce et de charme innocent, Le poëte qui veut décrire est impuissant, Mais l’amant peut du moins s’écrier : «Sois bénie, Ô faculté sublime à l’égal du génie, Mémoire, qui me rends son sourire et sa voix,